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L’esprit des pionniers.

Comité Auvergne-Rhône-Alpes de Vol en Planeur

L’esprit des pionniers.

L’esprit des pionniers a magnifiquement régné sur l’aérodrome d’Issoire le Broc, durant le premier week-end d’août. Un rendez-vous d’émotions et de partage où les planeurs de collection ont fait le show aux côtés de ceux de voltige, de compétition et de machines de haute technologie.

En août 1922, au Puy de Combegrasse, près d’Issoire dans le Puy de Dôme, s’est tenu le premier « congrès expérimental d’aviation sans moteur et théories appliquées ». Précision d’atterrissage, temps de vol, record de hauteur et de distance, tels étaient les challenges. Une cinquantaine de pilotes sont inscrits. Plusieurs milliers de spectateurs affluent pour assister au spectacle. Aux commandes d’un Farman, nommé « Moustique », auquel il a fait retirer le moteur, Lucien Bossoutrot (pilote d’essai chez Farman, puis chez Blériot) remporte le premier prix de cette compétition, en réalisant le premier vol ascensionnel thermique sur 5mn18 s, avec un gain d’altitude de 77 m.

Alors, même si bien avant 1922 des pionniers comme Otto Lilienthal, Georges Cayley, Octave Chanute, ou encore les frères Wright avaient mis au point des appareils capables de planer, le vol sans moteur sportif naissait réellement lors de cet événement.

Cent ans plus tard, quasiment jour pour jour, les membres du Comité Régional Auvergne-Rhône-Alpes de Vol en Planeur (CARAVP) et de l’Aéroclub Pierre Herbaud ont uni leur énergie et leur passion pour créer un show unique en son genre. Unique, car il est rare d’assister en France à des meetings consacrés au vol en planeur.

« En célébrant cet acte fondateur du vol sans moteur dans notre pays, nous avons avant tout souhaité partager notre passion, en faisant découvrir au grand public la discipline du Vol Planeur, son histoire, les techniques de vol, ainsi que l’évolution des technologies »

Jacques Vincent, président du CARAVP.

Des découvertes, mais aussi des émotions, il y en a eu en ce week-end d’août. Sous la houlette du directeur des vols Jacques Aboulin, véritable chef d’orchestre, le ballet a pris forme.

Un superbe Nord 2000 datant de 1947, piloté par Jean-Michel Ginestet, a lancé le show. Remorqué par un MS-505 Criquet (version française du Fieseler « Storch » allemand, appartenant à l’Espace Air Passion d’Angers), ce planeur de performance d’après-guerre est l’un des deux seuls encore en état de vol en France.

Au sol, en attente pour certains de leur envol, SA 103 Emouchet, SG38, C25S (celui de « La grande vadrouille » !), Fauvel AV22 (de 1956), Wassmer WA30 Bijave, Nimbus 4, DG1000, ou bien encore Discus 2CS « FES » (Front Electric Sustainer, système de propulsion électrique), ainsi que le « SOLaire Expérimental » formaient une lignée parfaitement représentative de l’évolution des appareils et des technologies.

Des avions de collection, dont d’anciens remorqueurs, complétaient la rétrospective. Le spectacle était aussi sur le tarmac, grâce aux parades de véhicules d’époque et de musiciens.

Dans les airs, Denis Hartmann à bord de son Pilatus B4 a ensuite enchainé des arabesques, au rythme de l’« Adagio », démontrant avec brio toute la beauté et la poésie du vol sans moteur.

Les présentations en vol se sont poursuivies durant ces deux journées, tout en laissant place à une compétition inédite et à des vols-découvertes. 75 vols d’initiation, dont une trentaine de vols avec des personnes porteuses de handicaps, ou en longue maladie, ont en effet été effectués pour « la Fondation d’Entreprise Michelin et l’association « Nos P’tites Etoiles », partenaires de l’événement.

Quant à la compétition, il s’agissait d’une course sur un circuit de 150 km, avec un départ de type régate. Sa particularité : un affrontement entre pilotes « réels » et « e-compétiteurs », dans des conditions totalement similaires (même parcours, même météo), avec les vols retransmis en 3D sur l’écran géant placé au centre du tarmac.

David Couderc sur Ventus 2 CX, côté « réel » et Donat-Pierre Luigi côté « virtuel » ont brillamment remporté la victoire.

La suite du programme concocté par nos deux Jacques (Aboulin et Vincent), alternant des démonstrations de cerfs-volants, de modèles-réduits, ainsi que celle d’un fauconnier avec ses rapaces, a su ravir le public et lui faire découvrir les différentes facettes du vol « zéro émission ».

Un sujet plus que dans l’air du temps !

Comme le souligne Jean-Émile Rouaux, Président de la FFVP, « nous avions à cœur de montrer que notre activité est un sport nature qui s’inscrit dans le développement durable ».

En fin d’après-midi, des conférences publiques ont permis de découvrir ou d’approfondir divers sujets, comme l’histoire aéronautique de Combegrasse, grâce à Pascal Broc et Didier Pataille de la Commission historique de la FFVP. Ghislaine Facon (vélivole détentrice de nombreux records du monde) s’est quant à elle penchée sur la météo du vol en planeur et les problématiques liées au changement climatique. Klaus Ohlmann, recordman du monde avec ses vols de plus de 3000 km réalisés dans les Andes et sur l’Everest, a partagé son expérience des grands vols. En duplex avec les USA, l’aventure du planeur stratosphérique Perlan II (menée par Airbus Group) qui a étudié les conditions climatiques à 79 000 ft nous a été contée. Et pour clore la journée en s’élevant encore plus haut, le cap fut mis sur l’Espace, en compagnie de Sébastien Rouquette, responsable des vols paraboliques au Centre national d’études spatiales (CNES).

« L’organisation d’un tel événement est une formidable aventure humaine. Même si cela demande une énergie folle, c’est une opportunité à saisir pour les comités et les clubs. Nous avons pu compter sur 96 bénévoles que je tiens particulièrement à remercier pour leur implication », confie Daniel Gaime, Président de l’Aéroclub Pierre Herbaud.

Alors même si la fréquentation n’a pas été à la hauteur des espérances, ces « 100 ans de vol en planeur » étaient exceptionnels à plus d’un titre. « La satisfaction du public et des exposants, associée au soutien des partenaires et des élus du territoire, nous donnent (presque !) envie de renouveler l’expérience, et ce sans attendre… le bicentenaire ! », poursuit Jacques Vincent.

La liberté, la relation avec la nature, la joie de maîtriser l’air et ses courants, mais aussi l’entraide, la solidarité, le vol en planeur ce n’est pas simplement un sport aérien ou une activité de loisir, le vol en planeur c’est une école de la vie et c’est aussi un art.

Voilà qui fut parfaitement démontré durant cet événement… historique !

Magali Rebeaud

Une réponse

  1. Perroud dit :

    Un weekend magnifique, une belle organisation, un accueil chaleureux, de belles démonstrations, des conférences très interessantes… Et en plus , pour moi, la découverte du vol en planeur.. j’ai tout simplement adoré !!!

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